La dernière grande révolte politique du cycle révolutionnaire ouvert en février 1917 s'achève donc sur un échec, laissant intact le monopole bolchevique du pouvoir. Les bolcheviks ont bénéficié de leur organisation supérieure et de leur discipline. ; dans les bourgs et les régions agricoles, où les bolcheviks sont très minoritaires (Koursk, Voronej, Orel, dans les villes de Sibérie, etc. L'aile réactionnaire et tsariste a vite pris le contrôle de l'ensemble de l'opposition aux bolcheviks. ». Cécile Marin, octobre 2020 Aperçu. La guerre civile, c’est la lutte pour le pain. En 1920, ces ouvriers étaient devenus officiers de l’Armée Rouge et de la Tcheka ou fonctionnaires. Lénine, Rapport sur la situation intérieure et extérieure de la République, Conférence du P.C. Les bolcheviks ne sont pas initialement hostiles à leur arrivée — Léon Trotski conseille même au soviet de Mourmansk d'accepter leur aide contre toute menace allemande, et laisse d'abord dans l'imprécision l'ennemi que la toute récente Armée rouge aura à affronter : Allemands ou Alliés ? Par exemple lorsque le Comité militaire révolutionnaire publie sans en référer à personne un décret qui entérine et encourage la « justice de rue », c’est-à-dire le lynchage de contre-révolutionnaires avérés ou supposés. Les rouges devaient également faire face à des révoltes de paysans contre les réquisitions et la conscription (« armées vertes Â»). Il pourra subir des modifications internes et pourrait facilement, sans Lénine, devenir une autocratie militaire bonapartiste. »[3]. La dernière modification de cette page a été faite le 25 décembre 2020 à 23:02. À partir de l'été 1918, Anglais, Allemands, Français, Américains, Grecs, Polonais, Roumains et Japonais interviennent. À l'instauration du « samedi communiste » travaillé « volontairement » s'ajoutent le rétablissement du livret ouvrier, l'interdiction et la répression brutale des grèves, la déportation des meneurs emprisonnés, le recours aux lock-out, la militarisation du travail, l'instauration d'un travail obligatoire[18]. L'épidémie très meurtrière de typhus ajoute au drame. On assiste à des cas de cannibalisme. La présence de ces obus dans l'environnement génère également une pollution des sols[4],[5]. Il parlait d'une transmission du pouvoir aux soviets qui serait soutenue par l'ensemble des socialistes, c'est-à-dire une très large majorité du peuple. Même les masses ouvrières ou juives ne manifestent aucune intention d'aider l'Armée rouge. On assiste à des cas de cannibalisme[21]. La Biélorussie et la région de la Volga sont même reconquises en janvier-février 1919. L'Empire russe était de loin le pays d'Europe avec la plus lourde tradition de violence politique et sociale. Sur une population d'environ 160 millions, la guerre mondiale avait tué plus de 3 millions de Russes. En août 1922, la guerre finie, l'État bolchevique organise aussi contre ses opposants vaincus le premier grand procès truqué de l'histoire soviétique : les chefs SR, amalgamés à des accusés de droit commun et à des provocateurs, sont jugés au mépris de toutes les règles du droit, et condamnés pour certains à mort[11]. Les discussions internes au parti périclitaient et le plus souvent, les postes des élus locaux étaient assignés par le secrétaire du parti sur la base de l’autorité et du prestige. A de nombreuses reprises ils ont interpellé les menchéviks et les SR dans ce sens. En 1922, plus des deux tiers des membres du parti étaient administrateurs d’une façon ou d’une autre. Une part importante même des officiers de la Garde Blanche combat contre la Russie soviétique sous la menace de la trique, ou parce qu’elle a été trompée par les agents des financiers russes et anglo-français et des propriétaires. En Finlande la guerre civile de 1917-1918 est largement considérée comme une affaire circonscrite à ce même pays. La population locale accueillera la mort de l'empereur avec assez d'indifférence[15]. Scientia Militaria, South African Journal of Military Studies, Vol 15, Nr 4, 1985, « Ce qui s'écroule en 1917, c'est aussi l'État. Les bolcheviks se retournèrent alors violemment contre leurs alliés de la veille, rompant l'accord passé. En janvier 1918, Lénine se laisse aller à danser sur la neige lorsque le gouvernement issu d'Octobre dépasse d'un jour la durée de la Commune de Paris de 1871. La situation sera dès lors militairement maîtrisée. La contre-attaque de l'Armée rouge conduit le général Toukhatchevski jusqu'aux portes de Varsovie. Ils s'aliènent vite les populations locales en refusant toute concession aux minorités nationales, auxquelles ils n'ont rien à offrir que le retour au nationalisme grand-russe traditionnel. Massacres et tortures sont monnaie courante dans l'un et l'autre camp. Read La guerre civile russe - 1917-1922 book reviews & author details and more at Amazon.in. Plus globalement, l'arriération du pays maintenait au quotidien des masses analphabètes et opprimées dans une grossièreté et une brutalité de mœurs régulièrement déplorées par les voyageurs ou les élites réformatrices. » ​[8]​. ». Il a aussi pris le contrôle des soviets, rapidement réduits à des coquilles vides bureaucratisées et privées de pouvoir réel. Le Bilan de la Première Guerre Mondiale. Le philosophe anglais Bertrand Russel décrit après son son voyage en 1920 un Etat stabilisé, n'étant plus vraiment menancé « de l'extérieur Â» : « Je crois que tous ceux qui sont allés en Russie ces temps derniers sont convaincus que le gouvernement actuel est stable. De toute façon, la saignée est énorme, d’autant plus qu’elle vient après celle de la Première guerre mondiale. », « nous devons tous être des tchékistes. Dans le prolongement de « l'âge d'argent » ouvert vers 1900, la littérature et les arts modernes connaissent sous la guerre civile une vraie floraison (notamment dans l'affiche et les arts picturaux, essentiels dans une société massivement illettrée), brillante en dépit de l'extrême dureté des temps. La violence de la guerre civile russe ne doit donc pas qu'au choc des « Blancs » et des « Rouges ». (…) J’ai vu des individus qui avaient lutté de toutes leurs forces pour l’abolition de la propriété privée courir chez eux avec un peu de farine ou un morceau de hareng en prenant bien soin de les camoufler sous leur manteau pour éviter les regards d’envie de camarades affamés. Le 3 mars 1918, les bolcheviks signent le traité de Brest-Litovsk qui ampute la Russie de 26 % de sa population, 27 % de sa surface cultivée, 75 % de sa production d'acier et de fer. Au début de l’automne 1919, l'issue semble indécise. La classe ouvrière et sa politique soviétique, De l'inventeur du “décret des otages”, https://wikirouge.net/wr/index.php?title=Guerre_civile_russe&oldid=2833762, l’Angleterre se réserve les provinces baltes et le Caucase (surtout son pétrole). Des bandes d'orphelins errants, les bespryzorniki, vont sillonner les routes de Russie pendant des années. Edvard Radzynsky, Nicolas II, le dernier tsar Paris 1992, N. Werth, J-L Panné, A. Paczkowski, K. Bartošek, J-L Margolin, Stéphane Courtois (. Celui-ci est assassiné avec sa femme et ses enfants dans la nuit du 17 au 18 juillet 1918, à Iekaterinbourg, une semaine avant que celle-ci ne tombe aux mains des Blancs. Les bolcheviks se retournèrent alors violemment contre leurs alliés de la veille, rompant l'accord passé. La radicalisation des deux camps a fait disparaître toute voie intermédiaire. Le plus fort des combats a eu lieu de l'été 1918 à 1920. Les attaques blanches du printemps rognent les marges du territoire soviétique, mais restent insuffisantes pour le réduire significativement. En novembre 1920, un décret confirme la nationalisation de toutes les usines de plus de 5 ouvriers (si elles ont un moteur) et de plus de 10 ouvriers sinon. », L'Osvag, le service de propagande du gouvernement de Dénikine, fait courir de nombreuses rumeurs pendant la guerre sur l'existence de complots juifs. Youdenitch était aux portes de Petrograd, Koltchak arrivait de Sibérie et Denikine d’Ukraine. Cette batterie sert avec la 16e Brigade canadienne d’infanterie qui avait été mobilisée spécialement pour le service en Russie. Dépendance au tourisme. Les armées blanches représentent un type de force qui est à la charnière entre les réactionnaires d'avant 1914 et les fascismes des années 1920 et 1930, par exemple en ce qui concerne l’utilisation idéologique de l’antisémitisme. Intervention alliée pendant la guerre civile russe, vaste révolte des paysans de la région de Tambov, comité formé d'ex-membres de l'Assemblée constituante. », Parmi les paysans la haine de la noblesse était également très puissante. Les junkers sont rapidement défaits par les gardes rouges. Les troupes autrichiennes occupent Odessa, les Japonais débarquent à Vladivostok, les Turcs pénètrent dans le Caucase. Ils dirigent le coeur urbain et industrialisé de la Russie. Le sursaut national permet au général Piłsudski, aidé de militaires français, de contre-attaquer. ». Enfin, les retournements d'alliance et les divisions internes n'ont pas manqué, ni les retournements de situation : Kiev change ainsi 14 fois de main pendant la guerre. Alors les Blancs furent débordés et leurs dernières troupes évacuées vers Constantinople en novembre 1920. Fin 1920, le gouvernement a liquidé la Makhnovchtchina. de l’anglais par M. Pouteau, Éditions de Minuit, Paris, 1974, p. 139. L’article dresse un bilan historiographique des études consacrées au sort des prisonniers des armées allemande, austro-hongroise et ottomane retenus captifs sur le territoire de la Russie. Italie … Elle fut suivie en août par la république soviétique hongroise qui succombait à cause de disputes internes et face à l’armée roumaine appuyée par les Alliés. La guerre civile commence en novembre 1917, aussitôt après la prise de pouvoir par Lénine. 6. La question de savoir si c'est bien en eux que se trouvent les origines du Goulag de l'ère stalinienne reste très discutée. Cependant, la masse des soldats passe peu à peu aux bolcheviks, arrêtant les officiers. Il était alors, de façon confuse, dans le camp pro-bolchévik. Beaucoup des marins sont d'origine paysanne, et informés par leurs familles des exactions bolcheviques dans les campagnes ; leur révolte est aussi contemporaine d'une vague de grèves ouvrières à Pétrograd. Mais il y a aussi les blessés comme... 28 juillet 2009 ∙ 1 minute de lecture Selon l'expression de Nicolas Werth, dans « Que reste-t-il de la révolution d'Octobre ? Le réseau de transports est disloqué. Mais les Polonais, qui viennent juste de retrouver leur indépendance après un siècle et demi d'occupation étrangère, font bloc contre un envahisseur qu'ils voient d'abord comme russe avant de le voir comme révolutionnaire. En réaction l'armée allemande lance une offensive le 17 janvier, qui avance rapidement en Ukraine. Trotski cite dans Ma vie quatre épisodes dans lequel il s'est retrouvé en désaccord avec Lénine : En 1920, la Pologne, mécontente de la ligne Curzon qui fixe ses limites à l'est, envahit la Russie bolchevique. Il rétablit dans les rangs une discipline de fer, toute défaillance, contestation ou désertion étant implacablement châtiée.[réf. Léon Trotski prend énergiquement la direction de l'Armée rouge, fondée dès le 23 février 1918 : de près d'un million d'hommes à la fin de l'année 1918, elle en compte plus de 5 millions deux années plus tard, volontaires ou conscrits. ), la prise de pouvoir entraîne souvent des conflits sanglants[6]. Au départ, le gouvernement bolchévique est particulièrement inquiet et prêt à de grandes concessions. Peut-être autoriserons-nous alors les journaux mencheviks, en admettant qu'à cette époque il y ait encore des mencheviks. Ce recours aux spécialistes de l'ancien régime suscite toutefois les méfiances et les critiques virulentes de nombreux vieux bolcheviks, à l'image de Joseph Staline, commissaire en mission à Tsarytsine à l'été 1918. Toutefois, la défaite des Blancs à l'intérieur reste aussi inéluctable qu'avant. La répression est brutale. "Terreur rouge", la genèse de la violence en Union soviétique En 1918, le gouvernement bolchevik a lancé une campagne de détentions et d'exécutions de masse destinée à réduire au silence ses ennemis politiques et, ce faisant, a ouvert la voie à des décennies de violence en URSS. La violence ruineuse du conflit n'est pas due au seul choc des terreurs « blanche » et « rouge » décidées d'en-haut. L'Opposition ouvrière d'Alexandra Kollontaï et Alexandre Chliapnikov, qui critiquait les méthodes du « communisme de guerre », est ainsi défaite et obligée de s'incliner. Beaucoup de bolcheviks rêvent même de profiter de ces mesures imposées par la guerre totale pour passer directement à l'édification de la société communiste : c'est ainsi que l'État assure désormais gratuitement à tous les services publics, le logement, l'électricité, et jusqu'aux bains publics, et que certains réfléchissent même à l'abolition de l'argent, du moins à une limitation drastique de son usage[19]. La haine du régime tyrannique des tsars dans les classes populaires russes était également très forte. Réparations de guerre. La révolution russe d'octobre 1917 produit une guerre civile entre le gouvernement bolchevique - qui vient de prendre le pouvoir - et un certain nombre d'armées rebelles. Plutôt habitué des biographies des grands hommes soviétiques (Lenin, Stalin, Trockij, Berija), l’auteur propose ici une grande fresque introductive à ce nouveau Temps des troubles. ; dans les bourgs et les régions agricoles, où les bolcheviks sont très minoritaires (Koursk, Voronej, Orel, dans les villes de Sibérie, etc. nécessaire]. ». 3700 affiches sont ainsi créées pendant la guerre civile. Le président américain Woodrow Wilson pense de même, et refuse de s'engager trop loin dans l'intervention. Les Blancs finlandais et russes ont également eu recours à des camps, aux conditions de vie déplorables, tout comme les Polonais de Piłsudski. Dans les espaces russe et soviétique, la société a été marquée plus profondément que nulle part ailleurs par la guerre dans la première moitié du XXe siècle. A ce moment-là les impérialistes estiment pouvoir vaincre totalement et n'acceptent pas. Moscou doit s'incliner par traité, et reconnaître la perte d'un important territoire. L'aviation britannique les utilise le 27 août 1919 sur le village de Iemtsa dans la région de Arkhangelsk. Trois fronts principaux se constituent : À ces trois fronts s'ajouteront d'autres forces blanches plus ou moins autonomes : Les lignes de front étaient extrêmement mouvantes. Elle n'épargnait pas plus les tsars Romanov (l'histoire dynastique la plus sanglante d'Europe) que les victimes du servage. Il y a d'autres bombardements de villages sous contrôle bolchevique. La guerre a vu en effet les autres formations révolutionnaires (mencheviks, SR, anarchistes, députés de l'ex-Constituante) se battre également contre les bolcheviks, parfois de façon autonome, parfois au prix d'une collusion avec les généraux blancs. Mais les négociations sur la date vont traîner pendant des semaines. Les camps compteront 25 000 détenus en janvier 1923, pour des effectifs pénitentiaires d'environ 70 000 individus. Il fait expulser le comité international de secours aux victimes[réf. Les deux camps principaux sont donc prêts à en découdre, et exempts de toute hésitation à recourir à la violence de masse. Par ailleurs en Finlande (qui faisait partie de l'Empire russe), la guerre civile se termine au printemps 1918 par l'écrasement sanglant des rouges, qui montre aux bolchéviks ce qui les attends en cas de défaite. 19/01/1919 (English text follows) : Durant la guerre civile russe, bataille entre les troupes bolcheviques et les Alliés, dont des Canadiens de la 68e Batterie d'artillerie à Shenkursk. Des bandes d'orphelins errants, les bespryzorniki, vont sillonner les routes de Russie pendant des années. Jamais nul d’entre nous n’avait connu de si misérable nourriture. ), la prise de pouvoir entraîne souvent des conflits sanglants. L'efficacité économique n'a pas du tout suivi, surtout dans les conditions désastreuses du temps. En janvier 1918, la révolution en Finlande est réprimée par les « Blancs », aidés par la division allemande du général Rüdiger von der Goltz. Vive la guerre civile ! Les longues pratiques despotiques du knout, de la peine de mort, de l'exil aux katorga de Sibérie avaient marqué l'histoire russe, mais aussi la violence de nombreuses révoltes paysannes (bunt), le recours au terrorisme par divers révolutionnaires du XIXe siècle. Ils restent toujours maîtres des deux capitales. Le 13 novembre, le grand Quartier général (stavka) de l’armée russe annonce marcher sur Petrograd « afin d’y rétablir l’ordre Â». Quand Victor Serge arrive à Petrograd en janvier 1919, il témoigne : « Nous entrions dans un monde mortellement glacé. Il recrute une armée blanche contre-révolutionnaire parmi les cosaques de la Russie méridionale, proclame « l’indépendance du Don Â» et se prépare à marcher sur Moscou avec environ 200 000 hommes pour renverser le Gouvernement des So­viets. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Ainsi un monarchiste et industriel disait : « Des profondeurs des masses paysannes montait quelque chose d’effrayant, qui réveillait le souvenir des révoltes populaires vécues par nos aïeux. Jusqu'au traité de Brest-Litovsk, en mars 1918, divers groupes nationaux, notamment en Ukraine et dans le Caucase, mettent à profit la situation pour tenter de s'émanciper, mais les combats restent sporadiques. Manière de voir, en kiosques. Le pays est territorialement amoindri, diplomatiquement isolé, et cerné par un « cordon sanitaire » de petits États hostiles au bolchevisme comme à la puissance russe. Même le bref gouvernement SR de Samara, souvent considéré comme l'un des belligérants les plus modérés, utilisa lui aussi ce type de mesure. Ce sont des Américains qui prennent en Russie les premiers contacts avec les groupes opposés à la Révolution, en particulier par Maddin Summers, leur consul général à Moscou, qui a épousé la fille d’un grand seigneur. Certains historiens accuseront Lénine d'avoir utilisé la famine pour soumettre les régions récalcitrantes (méthode utilisée par Staline en Ukraine lors de l'Holodomor)[22]. En 1922, 4 500 000 enfants russes n’ont ni père ni mère ni famille les prenant en charge. Rationnement. Plutôt habitué des biographies des grands hommes soviétiques (Lenin, Stalin, Trockij, Berija), l’auteur propose ici une grande fresque introductive à ce nouveau Temps des troubles. Ils restent toujours maîtres des deux capitales. La contre-attaque de l'Armée rouge conduit le général Toukhatchevski jusqu'aux portes de Varsovie. Et en effet, Kornilov était clair : « Même s'il faut brûler la moitié de la Russie et verser le sang de trois quarts de la population, nous le ferons si c'est nécessaire pour sauver la Russie Â». De même, à Oufa, en septembre, un front anti-bolchevik unifié avait formé un gouvernement provisoire et un directoire siégeant à Omsk. Le 18 novembre, l’état-major doit fuir dans le sud, le généralissime Doukhonine étant massacré par ses propres soldats. Fin 1921, il ne restera plus que 900 emprisonnés politiques. « Et pourtant, quelle famine ce fut : jusqu'au cannibalisme, les parents mangeant leurs propres enfants ». Clemenceau conçoit même une intervention française de grande envergure en Ukraine en utilisant des troupes prises sur l'armée d'Orient, mais l'action tourne court à cause du manque de moyen engagés et de l'hostilité de la population locale (mars – avril 1919). Trois fronts principaux se constituent par divers groupes nationaux qui mettent à profit la situation pour tenter de s'émanciper : À ces trois fronts s'ajouteront d'autres forces blanches plus ou moins autonomes : Face à la conjugaison des menaces, le gouvernement soviétique, qui a déjà transféré la capitale de Pétrograd à Moscou, proclame la mobilisation générale et obligatoire. Le nombre de civils disparus au cours des hostilités est relativement limité : on compte quelques milliers d’habitants disparus sous les bombardements ou tués par les troupes d’occupation. D'autres s'enfuient pour être internés en Finlande dans des conditions déplorables. Dans le contexte russe, la « terreur rouge » fait référence aux politiques répressives des bolcheviks à l’égard de leurs adversaires politiques et de leurs « ennemis de classe ». Cependant, les famines, le génocide des Arméniens et la guerre civile russe portent le … Le pouvoir prive les réactionnaires de droits politiques et suspend leurs journaux. Le général Kornilov, arrêté à la suite de sa tentative de putsch en septembre et qui a pu quitter le monastère où il était interné, se joint à eux. La signature du traité de Brest-Litovsk en mars 1918 et la réaction des forces politiques russes opposées au nouveau régime constitue un premier coup d'arrêt à l'expansion territoriale soviétique. Lloyd Georges, Premier Ministre anglais, annonçait non seulement que l’intervention britannique était finie, mais que les révoltes sur le Clyde et au sud du Pays de Galle alarmaient l’Etat sur le front intérieur: « si une opération militaire était entreprise contre les bolcheviks, l’Angleterre deviendrait bolchevique et il se constituerait un soviet à Londres. Comme le reconnurent plus tard Lénine, Boukharine et d’autres chefs bolcheviks, ils avaient conservé le pouvoir d’Etat mais avaient perdu le prolétariat. La production industrielle s'est effondrée[23]. de Russie (bolchevik) pour la région de Moscou, 12 juillet 1919. Le Bilan de la Première Guerre Mondiale. », Le général Ungern-Sternberg, surnommé le « baron sanglant Â», fut sans doute celui qui alla le plus loin dans la terreur. Le traitement des prisonniers de guerre est un sujet qui a suscité de nombreux travaux ces dernières années, bien avant la célébration du centenaire de la Grande Guerre. Guerre intérieure, civile et extérieure se sont combinées pour provoquer des pertes démographiques considérables, en maintenant des seuils de violence étatique et extra-étatique sans précédent. À la fin de 1919, il est devenu évident pour presque tout le monde en Russie que les bolcheviks avaient gagné la guerre civile. Dans les espaces russe et soviétique, la société a été marquée plus profondément que nulle part ailleurs par la guerre dans la première moitié du XXe siècle. », « Vive les soviets sans les communistes ! Cependant, les famines, le génocide des Arméniens et la guerre civile russe portent le total à plusieurs millions de victimes. Il s'agissait, comme l'écrivait Lénine, de mesures « essentiellement russes Â» : des mesures d'exception, de légitime défense. En mars 1921, les marins de Kronstadt, célébrés jusque-là comme les « héros et gloire de la révolution » (Trotsky) se révoltent au cri de « Vive les soviets, à bas les bolcheviks ! Les KD appliquent aussi des mesures dictatoriales là où ils dominent. nécessaire], et profite de la famine pour nationaliser les biens de l'Église orthodoxe, sans même que ceux-ci profitent aux affamés[réf. On ne peut pas réellement parler d'une seule et même Armée blanche, car les différents fronts étaient séparés, sous différents commandements de généraux blancs. à l’Est : guerre civile russe, guerre soviéto-polonaise Document cité dans 14-18 : la catastrophe, Les collections de l’Histoire, n° 61, octobre 2013, p. 31. ». Le général Grigorenko, qui fut très critique du comportement de l’armée rouge et qui devint un dissident du régime, témoignait que les habitants de son village qui avaient subi les deux terreurs, blanche et rouge, ont pris le parti de la terreur rouge et condamné la terreur blanche. Bilan humain Bilan des victimes Pays Militaires Civils Total Union soviétique 8 800 000 à 10 700 000 13 600 000 21 100 000 République de Chine 3 800 000 16 200 000 20 000 000 Ils dépossèdent aussi violemment les paysans, inquiets d'un retour probable des grands propriétaires dans les fourgons des armées blanches. Dans cette situation d'entre-deux, le camp des révolutionnaires (bolchéviks) se renforçait, en parallèle du renforcement de la contre-révolution. Poussée par Lénine et Trotsky, la Tchéka inaugure un système de camps pour interner les suspects et les réprimer : on en compte 21 en 1919, plus de 100 en 1920, qui comptent 100 à 150 000 détenus à la fin de la guerre civile[12]. La guerre civile russe est l'ensemble des événements qui déchirent l'ancien Empire russe durant plus de cinq années, de la fin 1917 à 1923, le gros des combats étant terminé en 1921. De nombreux autres encore sont chassés des villes par la faim, et retournent à la campagne[26]. »[11], En août 1918, Martov publie une brochure à Moscou pour dénoncer l'utilisation de la peine de mort par les bolchéviks, qui l'avaient toujours combattue dans l'opposition.[12]. Entre le printemps 1921 et fin 1922, l'Armée rouge aura aussi envahi et reconquis plusieurs Républiques momentanément indépendantes (Arménie, Géorgie, Asie centrale) qui sont réintégrées de force dans l'ex-Empire russe. Mais là où, entre deux camps de la société, il ne peut y avoir d'accord, l'affaire se résout par la guerre civile. Exposé de 16 pages en histoire contemporaine : XIXe, XXe et XXIe : La guerre civile russe (1917-1921). Face aux bolcheviks et aux monarchistes, une troisième force, issue du monde rural, émerge. La guerre civile voit la victoire des Bolcheviks. Les pogroms antisémites que perpètrent ou laissent perpétrer les généraux blancs font plusieurs centaines de milliers de victimes et constituent les pires massacres anti-juifs jamais perpétrés avant la Shoah. La famine de 1920-1921 fait elle-même plusieurs millions de morts parmi des paysans déjà très éprouvés par la guerre e… En septembre 1918, le Conseil des commissaires du peuple décrète officiellement la Terreur rouge, appelant à « isoler les ennemis de classe de la République soviétique dans des camps de concentration, et de fusiller sur-le-champ tout individu impliqué dans des organisations de Gardes-Blancs, des insurrections ou des émeutes »[8]. Vladimir Poutine, président du gouvernement russe de 2008 à 2012, puis président de la Russie depuis 2012. À partir d’octobre 1918, le front bolchevik ne recule plus. Selon Marc Ferro, les bolcheviks n'ont souvent fait qu'assumer ou encourager des violences sociales spontanées, afin de les récupérer ou de donner l'impression qu'ils contrôlaient la situation.