La guerre est une violence limitée. Or, depuis l'explosion de la première bombe atomique en 1945, la guerre nucléaire apparaît comme une violence totale. Depuis le début des années 1980, on assiste à un saut qualitatif important dans la course aux armements. Pour la première fois, on peut théoriquement détruire des cibles militaires ennemies sans détruire ni les les villes ennemies, ni les positions alliées. Désormais, il devient théoriquement possible de limiter la puissance nucléaire. La guerre nucléaire devient donc plausible, intégrable même dans une stratégie. Mais, est-il politiquement stratégiquement pensable qu'elle ne dégénère pas en guerre totale ? Et est-il moralement acceptable de projeter une telle guerre, même pour se défendre ou pour dissuader l'ennemi d'attaquer ? C'est la question à laquelle les évêques américains ont considéré de leur devoir de répondre de manière claire et circonstanciée.