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Hostilité, hospitalité : pour une traversée éthique

Auteur(s): 
Duchêne-Rousseaux Bernadette
Editeur: 
Feuilles familiales
Année: 
2005

L’hospitalité : un cheminement incertain, une traversée, un envoi. Pour l’exilé, l’hospitalité ne suffit pas, car pour lui tout est provisoire : le logement, la santé, l’éducation, les titres de séjour et de travail. Il suspecte l’hospitalité de n’être qu’une charte écrite en lettres d’or dans les livres et les fantasmes de la démocratie libérale. Il sait que l’exilé est un hôte malvenu , qu’il inspire la peur, le mépris, l’indifférence. L’exil est sa mutilation, son abandon, sa solitude. Comment sortir de l’étroitesse de la demeure, du déni de soi, du fantasme de l’origine ? Comment sortir des limites d’une économie domestique ? topologiquement, il suffirait de pousser la porte et de se laisser envahir par le dehors ! Au niveau de l’éthique, l’acte d’hospitalité à soi-même et à l’autre commence de manière incertaine et périlleuse dans la passivité de l’auto-affection, de la jouissance : recevoir quelqu’un chez soi, faire corps avec l’enfant qui vient, accueillir le frère, l’ami et le voisin. Ce mouvement vers l’intérieur de la demeure est certes nécessaire car il fonde l’estime de soi. Le je s’affrime au gré de la réceptivité à l’autre : Ce que je veux que les autres me fassent de bien, de plaisir, d’amour... Cette bienfaisance confirme le moi en propriétaire ou en petit roi de la maison. Statut paradoxal qui à tout moment vient pervertir l’économie domestique. Qui est le maître ? Qui est le serviteur ? L’enfant, le père, la mère ? Lorsque une allégeance trop étroite emprisonne l’un à l’autre ? Lorsque le serviteur filtre les services pour s’ériger en comptable ? Existe-t-il une loi domestique qui neutraliserait la violence du fusionnel, de la tradition, des habitudes, des affrontements féminin/masculin ?

Langue: 
Français
Nombre de pages: 
192
Dessins
Réflexions
Non-violence
Sociologie